La repression


Août 1664





Par roulement commençant par Doazit et Montaut, les paroisses doivent ravitailler en vivres et fourrages les troupes installées à Hagetmau. La charge s’élève à vingt cinq écus par jour en attendant qu un arrangement intervienne car le pays parle de traiter avec les gabeleurs.

L’intendant de Guyenne, rentrant d’Agen vers Bordeaux, fait route vers la Chalosse par Mont de Marsan pour mater l’insurrection. A Saint-Sever, il enquête et recueille les premiers renseignements avant de se rendre, le 7, à Hagetmau pour instruire, rendre bonne justice, et surtout faire exemple. A cet effet, il se fait accompagner de deux conseillers du Parlement de Bordeaux, d’une forte escorte, d une suite nombreuse … et de deux bourreaux.
Des cavaliers commencent par arrêter les rebelles, comme les frères Baylet à Doazit, traînés comme Lacouture de village en village pour être confrontés avec les suspects .Plusieurs prisonniers sont interrogés à Mont de Marsan . Deux sont pendus, deux autres condamnés aux galères. On prononce contre ceux qu on a pas pu prendre des condamnations par contumace : à la roue en effigie ou la tête tranchée pour les gentilshommes. Des amendes sont infligées aux paroisses et particuliers pour l’indemnisation de la Ferme.

Pendant que l’intendant juge, les gens du Convoi courent le pays, brutalisent, pillent, fouillent, rançonnent. Hagetmau ravagé, incendié, les gens terrorisés fuient leur maisons, protègent leurs biens, se cachent. Une trentaine de suspects sont encore pendus en effigie, dont l’un, Laborde, dit Belay, réfugié à Morganx, est capturé de nuit, interrogé, puis roué vif
Les petits gentilshommes du pays ne sont pas épargnés. Seuls des arrangements d’argent évitent qu’on détruise leur maison noble, comme celle du baron de Navailles à Dumes, ou celle du baron Lartigue à Sainte Colombe.

Les deux compagnies de dragons et de cavalerie venues appuyer l’intendant quittent leurs quartiers d’Hagetmau et du château de Dumes pour Saint-Sever et Tartas, laissant sur place une quarantaine de garnissaires, tandis que l’intendant se rend à Bayonne .

Les dévastations dont souffre sa baronnie incitent Gramont, seigneur du lieu, à intervenir avec vigueur contre cette entreprise. Tant et si bien que l’intendant, conscient de cette hostilité, réclame l’appui et la protection de Colbert.

Les désordres continuent cependant. Audijos, condamné à être roué, court toujours le pays avec une vingtaine de compagnons de lutte, se cache la nuit dans le bois, A la fin septembre ils va attaquer et saccager, près d’Urgons, la maison du sieur de Prugues heureusement absent.
Le lendemain au matin, une opération est bien organisée avec une brigade de seize gardes commandée par le capitaine Boisset. Ils vont rencontrer le sieur de Prugues avant d’aller attaquer la bande repérée dans les alentours, mais faute du renfort des dragons qui ne se déplacent pas, on renonce. Après une visite au baron de Brocas en son château d’Aubagnan, sur le chemin du retour vers Hagetmau, à la traversée d’un bois, la troupe essuie une fusillade : le garde Pierre Duclos est tué sur le coup, un autre, Jean de Villery, meurt le lendemain. Deux gardes sont blessés par coups de faux.

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