Premiers troubles



1664

Un beau jour du mois d’avril, apparaît, sur le chemin de Saint-Sever, une vingtaine d’hommes qui se présentent comme commis et gardes du Convoi. Ils manifestent l’intention d’installer dans le bourg un bureau dans lequel devra être désormais entreposé, sous leur garde et protection, le seul sel à consommer. L’entrée en Chalosse de cette nouvelle machine administrative nommée Gabelle signifie pour le pauvre peuple la multiplication du prix du sel par cinq ou six. L’accueil de ces personnages est à la hauteur de la colère qu’ils suscitent.

A peine sont ils installés que la populace remue, s’attroupe, et finit par attaquer leur bureau et leur logement. Des assauts commencent de nuit comme de jour. Alertés, les habitants des paroisses voisines s’arment et accourent, convaincus de la nécessité de chasser ces intrus.

Les gabeleurs ne sont pas tout à fait surpris ; l’accueil n’avait pas été meilleur, quelques mois plus tôt, à Saint-Sever lorsque les habitants les ont empêché de franchir l’Adour, nécéssitant alors le secours d’un détachement de cavalerie qui a dû occuper la ville.

Des coups de feu sont échangés et les premiers blessés tombent. Le peuple est maître de la rue. Harcelés, les commis et gardes doivent se retrancher dans leur bureau mais leur résistance ne peut durer. Les séditieux tentent d’incendier leur refuge. Aussi, profitant d’une accalmie entre deux attaques, ils s’enfuient nuitamment dès la fin du mois de mai, sans oser ni pouvoir poser la gabelle, ni n’encaisser aucun droit.



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